Petites fuites urinaires pendant le sport : faut-il s’inquiéter ?
20 Juillet 2023 | par Périnée Shop | Le périnée, Rééducation périnéale
Pourquoi des fuites urinaires quand je pratique une activité ?
Lors de la pratique de son sport, une insuffisance musculaire du plancher pelvien associée à une mauvaise gestion de la pression abdominale sur le bas du ventre sont souvent la cause des fuites urinaires à l’effort.
En effet, les petites fuites surviennent lors de pressions abdominales sur le périnée. Lorsque les muscles périnéaux ne sont pas suffisamment toniques pour résister, cette pression se répercute sur la vessie dont la capacité des sphincters se trouve brusquement dépassée. Et l’urètre s’ouvre pour laisser passer les gouttes d’urine, par petits jets.
Chez les sportives, la paroi abdominale - souvent plus tonique et plus puissante – procure des pressions plus intenses sur le périnée, allant parfois jusqu’à être multipliées par dix. On imagine alors les conséquences du déséquilibre lorsque le plancher pelvien est insuffisamment musclé en regard d’une sangle abdominale forte. Ce qui est souvent le cas des jeunes athlètes dont le développement musculaire est plus dirigé vers les abdominaux que vers les muscles périnéaux.
Des fuites urinaires à l'incontinence
Le sport, en plus d’être le révélateur d’une faiblesse du plancher pelvien, peut aussi devenir la cause de fuites urinaires à l’effort.
Notez que la perte involontaire d’urine survenant lors d’une activité ou d'un effort physique est considérée comme une incontinence d'effort (à différents degrés).
Si le nombre de grossesses, l’âge (la ménopause) et la constipation chronique sont des facteurs aggravants de risque d’incontinence à l’effort, il faut savoir que les jeunes filles peuvent, elles aussi, être sujettes aux fuites urinaires lors des séances de sport (en club, en compétition...). L’incontinence peut donc survenir dès le plus jeune âge, et à n’importe quel moment de la vie.
Sport et fuites urinaires : est-ce compatible ?
Vous êtes sportive et vous vous demandez si votre pratique est compatible avec votre périnée ou on vous dit que le sport n’est pas bon pour le périnée ?
Sur plus de 6 millions de femmes qui souffrent de troubles urinaires, presqu’une sportive sur deux est gênée par des fuites involontaires lorsqu’elle pratique son activité, ce qui amène plus de 20 % d’entre elles à cesser leurs entraînements.
N’abandonnez pas votre activité préférée ! On ne le dira jamais assez : une pratique sportive restera toujours un plus pour la santé et pour rester en forme. Il est cependant nécessaire d’apprendre à préserver son plancher pelvien, c’est-à-dire de faire attention aux mouvements qui provoquent une hyperpression sur le périnée. Car vous le savez maintenant : un périnée relâché est synonyme de risques de fuites et d’incontinence urinaires.
Aussi, si vous décidez de commencer un sport ou de reprendre après une longue pause, adaptez vos entraînements en fonction de votre âge et de vos capacités physiques. Et si vous vous lancez sur le tard, mieux vaut privilégier les activités douces, sans impact au sol et avec des pressions abdominales limitées sur le périnée, à savoir : la marche, le Pilates, le yoga et le tai-chi-chuan, la natation ou le cyclisme...
Quelles solutions pour traiter les fuites urinaires ?
Heureusement, les fuites urinaires - sujet encore tabou il y a quelques années - bénéficient aujourd’hui d’une meilleure information et d’une meilleure prise en charge.
Pour continuer à s’entraîner en toute tranquillité, sans craindre de nuire à son périnée, la règle générale est de le rééduquer et de le muscler.
Voici quelques conseils si vous avez (ou si vous craignez d’avoir) des fuites urinaires pendant vos activités sportives :
- N’hésitez jamais à en parler avec un professionnel de santé : médecin, urologue, gynécologue, kinésithérapeute spécialisé et sage-femme sont des interlocuteurs privilégiés pour estimer l’état général de votre périnée, faire un point sur vos troubles urinaires et établir un bilan périnéal permettant de déterminer plus précisément l’affaiblissement des muscles.
- La rééducation périnéale - seule méthode qui traite le problème à la source – peut être prescrite par le médecin (généraliste, gynécologue, urologue). Elle aide à :
- prendre conscience des muscles du périnée et à les localiser
- tonifier et renforcer les muscles
- prévenir les problèmes de fuites
- améliorer les symptômes d’incontinence installés
- Il est aussi possible :
- de muscler un périnée déjà affaibli avec des cônes vaginaux ou des boules de geisha
- de faire régulièrement des exercices de Kegel, avec ou sans boules de geisha
- d’utiliser une sonde connectée interactive : elle permet de prendre conscience des muscles en action et d’apprendre les bonnes contractions (biofeedback) et faire des exercices du périnée de façon ludique
- d’utiliser un électrostimulateur périnéal en auto-traitement à domicile
- de porter un pessaire le temps de l’activité, en cas d’incontinence ou d'un prolapsus (descente d’organe)
Attention ! Par peur des fuites urinaires pendant le sport, certaines personnes ont tendance à moins boire. C’est une mauvaise idée : il est primordial de garder une bonne hydratation, et particulièrement lorsqu’on fait du sport, le corps et les muscles en ont besoin.
Périnée et abdominaux : pensez au gainage !
Le gainage est une des meilleures solutions pour garder un périnée tonique.
En effet, l’activité sportive en elle-même ne muscle pas le périnée et certains sports vont même contribuer à son affaiblissement à force d’hyperpressions abdominales répétées. C’est pourquoi il est conseillé de renforcer les muscles périnéaux et la sangle abdominale (muscles profonds et muscles dorsaux) en privilégiant des exercices de gainage statique adaptés pour travailler le renforcement du transverse, cette ceinture physiologique du bassin. Le travail en force des abdos (types crunches) est proscrit car il entraîne des pressions trop fortes sur le plancher pelvien.
Sachez aussi que des muscles abdominaux et périnéaux bien engagés aident à améliorer les performances.
Les sports à risques pour le périnée
Les activités sportives suivantes ne sont pas à éviter à tout prix, surtout si elles ont toujours fait partie de votre hygiène de vie. En revanche, si vous souffrez de problèmes de fuites urinaires, il est essentiel d’adapter votre pratique et de suivre les conseils donnés plus haut pour tonifier vos muscles pelviens.
Les activités à impacts au sol comme la course à pied, l’athlétisme (sauts et courses), la gymnastique, les sports collectifs (hand, basket, foot...), le tennis, le squash, la corde à sauter, l’équitation, la zumba, le trampoline... font partie des sports à risques modérés à élevés pour le périnée.En effet, lors de rebonds au sol réguliers et intenses, les impacts remontent dans les jambes, puis dans le plancher pelvien qui sert d’amortisseur au choc. Ces chocs répétés viennent affaiblir les muscles périnéaux et les problèmes de fuites, d’incontinence voire de descente d’organe peuvent apparaître.
Par ailleurs, certaines activités comme l’haltérophilie procurent des pressions abdominales extrêmement fortes sur le périnée.
Une pratique intensive étant plus nuisible sur les muscles du périnée qu’une pratique amateur, on ne saurait trop vous conseiller d’adapter vos entraînements à vos capacités physiques réelles et de continuer à renforcer les muscles périnéaux.
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